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Alain Beretz : "C’est une certaine conception de la science qui se trouve récompensée"

Ce début d’année universitaire restera forcément dans nos mémoires, tant l’obtention du prix Nobel de médecine par l’un des nôtres, Jules Hoffmann, est un événement fort, dont nous ne pouvons pas encore mesurer toutes les conséquences. La consécration de notre collègue et ami, et de son équipe, est pour moi une grande source de joie ; c’est aussi pour l’Université de Strasbourg et le CNRS un magnifique succès d’estime, dont les retombées, en termes d’image et de notoriété, nous accompagneront dans le temps. Mais au-delà du prestige qui rejaillit sur toute notre université, c’est aussi la conception de la science qu’a toujours défendue Jules Hoffmann qui se trouve récompensée : une recherche fondamentale innovante, sans concessions, mais sachant se tourner vers les étudiants et consciente de ses responsabilités sociales et économiques.

Parallèlement, la vie de l’université continue. Le congrès, qui s’est réuni le 4 octobre dernier, a voté le premier acte préparatoire à la construction du projet d’établissement, qui définira les termes du contrat désormais quinquennal (2013-2017) passé entre l’État et l’Université. La définition des axes stratégiques de développement de l’université, les orientations précises en matière de recherche et de formation ont été présentées et adoptées. Il ne s’agit pas, bien sûr, de textes définitifs. Nous les transmettons à l’AERES, dont nous tiendrons compte des conclusions pour rédiger ce projet d’établissement qui nous engagera pour cinq années.

Pour la première fois, la construction de ces orientations prend en compte le rapport d’auto-évaluation que nous avons réalisé, grâce au travail de coordination d’Annie Cheminat. L’auto-évaluation est un exercice nouveau pour la communauté universitaire, exigeant et parfois difficile. Imposé par l’AERES, il nous a en fait permis de mieux prendre conscience de nos forces et de nos faiblesses. Par conséquent, il nous a aidés à définir nos orientations futures avec l’objectif de nous améliorer sans cesse. Grâce à l’Idex, nous savons qu’on nous reconnaît « excellents ». En nous connaissant mieux nous même, en nous efforçant de suivre la voie tracée par Jules Hoffmann, Jean-Marie Lehn et tant d’autres, sachons donc faire profiter tout un chacun de cette excellence !

Alain Beretz
Président de l’Université de Strasbourg

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La place rouge en vert grâce aux Assises du paysage

Les assises européennes du paysage se sont tenues du 10 au 12 octobre à Strasbourg. Dans ce contexte, le campus de l'Esplanade s'est transformé en site de démonstration pour certains partenaires de ce congrès.

Une mise en lumière des jardins et de plusieurs bâtiments du campus a été réalisée à cet effet (Tour de chimie, Faculté de droit et espaces publics) ainsi qu'une transformation en vert de "la place rouge" devant la Faculté de droit (grâce au travail de sept entreprises locales réunies bénévolement pour l'occasion)... Les pelouses fraîchement plantées du campus ont accueilli des prototypes de bancs et de tables mis au point pour l'événement par des fournisseurs locaux. Par ailleurs une grande tente au centre du parvis de la Faculté de droit a été animée par des musiques de rue, de l'art...
En parallèle, une exposition organisée par l'Opération campus sur le futur Campus vert et ouvert était présentée au Conseil de l'Europe.
Enfin, une exposition des travaux des étudiants de l'École nationale supérieure d'architecture de Strasbourg, qui ont planché sur le learning center, est visible jusqu'au 23 octobre à l'Atrium.

F.D.

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Diaporama des animations sur le campus lors des Assises

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Jules Hoffmann : « Le Nobel nous donne une crédibilité à laquelle nous n’aurions pas osé croire il y a 20 ans »

Le biologiste Jules Hoffmann vient de recevoir le prix Nobel de médecine pour ses travaux sur le système immunitaire. Pour autant, il n'a changé ni l'étiquette qui figure sur la porte de son bureau (qui indique simplement « membre  de l'Académie des sciences »), ni l'amabilité de ses manières, et ne semble pas prêt à renoncer à un solide sens de l'humour. Comme quoi "les gens qui ne rient jamais ne sont pas des gens sérieux" (Alphonse Allais).

Que ressent-on quand on vient de recevoir le prix Nobel ? L'auriez-vous imaginé ? Et qu'est-ce que ça change concrètement pour vous ?

Jules Hoffmann :
Non, je n'ai certainement jamais imaginé recevoir le prix Nobel. C'est vrai que ces dernières années, j'ai reçu une série de prix internationaux pour mon travail de chercheur. Dans mon entourage, on m'a beaucoup taquiné en me rappelant que 30 à 40% des chercheurs dans cette situation, finissent par recevoir le Nobel. Mais je n'y croyais pas vraiment. Il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus, comme on dit dans l'Evangile.
Quand l'information est tombée, j'ai ressenti un grand bonheur pour nous tous, dans le labo*. Nos recherches sur l'immunité des insectes n'ont pas toujours été bien comprises. Cet intérêt pour les mouches a même été moqué... Cela n'a pas toujours été facile. Je n'aime pas les grands mots, alors je ne parlerai pas de consécration. Mais il est clair que le Nobel nous donne aujourd'hui une crédibilité à laquelle nous n'aurions pas osé croire il y a 20 ans ! Je tiens à souligner d'ailleurs que cette réussite est sans aucun doute liée aussi à la pérennité des équipes qui ont travaillé avec moi pendant toutes ces années.
Ce que ça va changer très concrètement pour moi, c'est un certain niveau de sollicitation. Je peux dire que ça a déjà changé, les demandes d'interventions pour des conférences dans le monde entier se multiplient. C'est enthousiasmant et inquiétant à la fois.

Vous partagez votre prix Nobel  avec l'américain Bruce Beutler et le canadien Ralph Steinmann, qui est décédé malheureusement quelques jours avant de se savoir lauréat du Nobel. Étiez-vous proches de ces collègues ?
Je les connaissais très bien. J'ai surtout beaucoup travaillé avec Bruce Beutler. Et j'étais ami avec Ralph Steinmann. Je savais qu'il était malade depuis longtemps et qu'il se battait avec beaucoup de courage contre sa maladie. C'est dur de penser qu'il est parti sans savoir qu'il avait reçu le Nobel. En même temps, il a eu une autre grande satisfaction : une partie des résultats de ses recherches a pu en effet être utilisée pour le soigner. Un beau symbole. Ce sont ses enfants qui viendront recevoir son prix à Stockholm, le samedi 10 décembre.

Quelles découvertes précisément, dans vos 40 années de recherche, ont convaincu les membres du jury du Nobel à vous décerner ce prix ?

En résumé, on peut dire que nous avons découvert le principe clé de l'activation du système immunitaire humain. L'équipe de Bruce Beutler et la nôtre ont mis à jour l'existence de protéines réceptrices, capables de reconnaître les agents infectieux et de déclencher la réponse immunitaire de l'organisme. Ralph Steinmann, quant à lui, a découvert les cellules dendriques, qui activent et régulent l'immunité adaptative, celle qui entre en action après quelques jours d'infection et élimine les micro-organismes du corps.
Ce qui est intéressant, c'est qu'en ce qui nous concerne, nous sommes partis d'une découverte concernant la performance exceptionnelle du système immunitaire des insectes, et notamment des drosophiles (mouches). Notre point de départ se situe donc dans la recherche fondamentale pure. Et longtemps, nous n'aurions pas imaginé les applications concrètes sur lesquelles elle pourrait déboucher. Or, aujourd'hui, ce que nous avons découvert offre un vaste champ d'applications possibles à la santé humaine, à la lutte contre les maladies infectieuses, inflammatoires, contre les cancers...

Propos recueillis par Caroline Laplane

*Unité propre de recherche 9022 du CNRS, Réponse immunitaire et développement chez les insectes.

Lire le portrait de Jules Hoffmann dans le numéro précédent de L'Actu.
Signer un message à Jules Hoffmann sur le livre d'or électronique.

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Le sénat de l’Université de Fribourg en visite à l’Université de Strasbourg

Le sénat de l'Albert-Ludwigs-Universität de Freiburg a été accueilli, le 5 octobre dernier par la présidence de l'Université de Strasbourg, les directeurs de composantes et de collégiums, ainsi que les membres du Conseil d'administration. Les deux universités, qui doivent se rapprocher dans la perspective de la construction d'un « triangle d'or » transfrontalier de l'excellence (avec Karlsruhe), ont pu ainsi se présenter réciproquement et échanger autour de leurs projets d'initiative d'excellence. Ils ont également comparé leur mode de fonctionnement. Une visite du Palais universitaire et un moment de convivialité ont clos cette rencontre au « sommet ».

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Un site entièrement dédié au numérique

Puisque le numérique occupe une place grandissante à la fois dans notre quotidien et dans la stratégie de l'université, saluons le lancement du site des services numériques de l'Université de Strasbourg. Mis en ligne dès aujourd'hui, cet outil saura faire circuler l'information rapidement.
Quels services puis-je attendre de la Direction informatique et de la Direction des usages du numérique ? Quels sont les dispositifs mis en place pour mieux utiliser Moodle, l'ENT, AudioVideoCours ? Qu'est-ce que le Schéma directeur numérique ? Qu'est-ce que le projet Alisée ? Quels sont les partenariats de l'université dans le domaine du numérique ? Qu'est-ce que le méso-centre et comment utiliser les ressources de calcul scientifique mises à disposition ? Quelles sont les missions fondatrices de l'Observatoire des usages du numérique ?

Pour répondre à ces questions et à beaucoup d'autres, ce site entend vous renseigner efficacement.  N'attendez pas, n'hésitez plus et cliquez sur le lien http://services-numeriques.unistra.fr pour accéder directement à ce portail...

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Savoir(s) : un dossier sur "La pauvreté étudiante : mythe ou réalité ?"

« Une fois n'est pas coutume, ce dossier du numéro de rentrée n'est pas consacré à un sujet scientifique, que nous explorons habituellement en empruntant des chemins disciplinaires différents. Le thème de cette partie centrale du magazine est celui de la pauvreté étudiante. Cette question a été abordée sans parti pris, avec une vraie volonté journalistique de comprendre et d'informer sur ce phénomène.
Un tel choix est bien dans la vocation de
Savoir(s), qui n'est ni de tomber dans la communication triomphaliste, ni d'exacerber le misérabilisme. Il était tout simplement nécessaire d'informer la communauté universitaire, et au-delà, de la situation réelle que connaît le monde étudiant strasbourgeois ».
Philippe Breton, directeur éditorial.

Dans ce numéro également : le rapprochement entre l'Université de Haute-Alsace et l'Université de Strasbourg, focus sur la formation des médecins, radio en construction l'ex Radio campus Strasbourg ou encore l'Unistra à la recherche de ses œuvres d'art... et bien d'autres sujets au fil des pages.

Parcourir le n°12 d'octobre 2011 de Savoir(s)

Magazine d'information de l'Université de Strasbourg, Savoir(s) est né de la volonté du comité de pilotage, qui a accompagné la naissance de l'Université de Strasbourg, d'expliquer le plus largement possible qui nous sommes et ce que nous faisons. Ainsi, Savoir(s) est conçu pour faire connaître nos missions, nos spécificités, nos recherches, nos débats et nos projets.
Ce magazine trimestriel s'adresse aux principaux partenaires de l'université au niveau national et international : acteurs de l'orientation et de l'emploi (CIO, ONISEP, APEC, etc.), équipes de recherche associées (CNRS, Inserm, etc.), universités françaises et étrangères, collectivités territoriales, entreprises, lycées d'Alsace, médias, etc. Il est également diffusé à l'ensemble des personnels de l'université et mis à disposition des étudiants dans les lieux qu'ils fréquentent quotidiennement (scolarité, bibliothèque, etc.).